(Valeur oeuvres d'art corrigée au 6e paragraphe)
Art Basel, la plus grande foire d'art contemporain qui a ouvert ses portes mardi à Bâle avec quelques 300 exposants, témoigne elle aussi des bouleversements du monde dans un climat morose liées aux tensions internationales, une situation qui pèse sur le marché et incite les galeries à proposer des oeuvres financièrement plus accessibles.
La foire Art Basel, qui existe depuis 1970, est largement considérée comme un baromètre de la santé des ventes d'œuvres d'art dans le monde.
Des œuvres de plus de 4.000 artistes sont exposées, dont une toile de Pablo Picasso estimée à plus de 30 millions de dollars (26,16 millions d'euros) par la galerie américaine Pace.
Selon un rapport d'UBS, les ventes mondiales d'œuvres d'art ont reculé de 12% en 2024, marquant ainsi la deuxième baisse annuelle consécutive. Cette baisse a été particulièrement marquée dans le segment "haut de gamme", défini par les œuvres vendues aux enchères pour plus de 10 millions de dollars, où les ventes ont chuté de 39%.
"Il est vrai que les galeries apportent des œuvres dont le prix est différent de ce qu'il était auparavant", a déclaré Vincenzo de Bellis, directeur des foires et plateformes d'exposition d'Art Basel. "C'est normal, les attentes sont différentes."
Une œuvre d'art a été vendue entre 13 et 17 millions de dollars mercredi, la seule à avoir atteint au moins 10 millions de dollars au cours des deux premiers jours, selon les ventes confirmées par les exposants. Au cours de la même période l'année dernière, quatre œuvres d'art d'une valeur de 10 à 20 millions de dollars ont été vendues.
"Je pense que l'ambiance est très mitigée", témoigne Gaurav Madhok, un visiteur londonien qui se rend à la foire depuis plus de 12 ans.
Plus de cinq représentants de galeries ont affirmé qu'il y avait moins de clients américains dans les stands par rapport aux années précédentes.
Selon un rapport distinct d'UBS, la richesse des particuliers a augmenté de 4,6% en 2024, les États-Unis se distinguant particulièrement avec la création de plus de 1.000 nouveaux millionnaires en dollars chaque jour.
"Nous avons vu beaucoup de conservateurs européens", a déclaré Georgia Lurie, directrice de la galerie Pippy Houldsworth. "Mais les Américains sont peu nombreux, tant parmi les collectionneurs que les responsables de musées."
(Reportage Marleen Kaesebier, version française Elena Smirnova, édité par Sophie Louet)
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